Adha sacrifice

Pour comprendre l’importance du rituel sacrificiel de millions d’animaux lors de l’Aïd el-Kébir, il est crucial de retracer son évolution historique.

Avant l‘ère coranique, les habitants de La Mecque pratiquaient deux types de pèlerinages : la « omra« , un pèlerinage court qui leur était réservé, et le « hajj« , un grand pèlerinage effectué par les tribus bédouines après de longs voyages.

Aïd al adha sans sacrifice, un nouveau perceptive ?

Le Prophète Muhammad (PBSL) a rétabli la dimension monothéiste de ces pèlerinages en s’inspirant de l’histoire d’Abraham dans la péninsule arabique.

Sacrifice Eid Al Adha

Il est important de souligner que les sacrifices rituels aux divinités existaient bien avant l’islam, et le Coran en parle en mentionnant les chameaux immolés pendant le pèlerinage (Coran 22, 36-37).

Beaucoup de musulmans ignorent aujourd’hui que les habitants de La Mecque ne sont pas tenus d’effectuer ce sacrifice rituel. De plus, selon les savants malikites, la modalité ifrâd est la plus recommandée et ne requiert pas de sacrifice animal.

Même pour les autres modalités du pèlerinage, le Coran propose une alternative au sacrifice en permettant un jeûne de trois jours pendant le pèlerinage, suivi d’un jeûne de sept jours une fois rentré chez soi (Coran 2, 196).

Ainsi, nous sommes loin des discours culpabilisants entendus parfois chez certains imams et prédicateurs, qui menacent les musulmans d’une désapprobation divine s’ils ne sacrifient pas d’animaux lors de l’Aïd el-Kébir.

Du point de vue historique, les sources musulmanes indiquent que les premières générations de musulmans ne considéraient pas le sacrifice animal comme une obligation religieuse stricte.

Les compagnons proches du Prophète, comme Abû Bakr et Omar, partageaient cette vision.

Un savant de renom de l’école hanafite, Abû-l-‘alâ al-Kâsânî, rapporte également les paroles d’un compagnon du Prophète, Abû Mas’û al-Ansârî : « J’ai vu passer devant moi peut-être un millier de brebis sans en acheter une seule pour le sacrifice de l’Aïd, par crainte que mon voisin ne croie que c’est une obligation. »

(1) C’est ensuite progressivement que le sacrifice a pris une dimension identitaire et une obligation stricte telle qu’elle est perçue et pratiquée par de nombreux musulmans.

En résumé – Aïd al ahda 2023 sans sacrifice :

il est important de repenser notre approche du sacrifice animal lors de l’Aïd al-Adha.

Les premiers musulmans ne le considéraient pas comme une obligation stricte, et des alternatives telles que le jeûne sont mentionnées dans le Coran.

De plus, l’aspect social et la redistribution de nourriture aux plus démunis, qui étaient au cœur de cette tradition, ont été négligés au profit d’une démonstration ostentatoire.

Dans nos sociétés contemporaines, il est temps d’explorer de nouvelles voies pour célébrer l’Aïd al-Adha sans sacrifier d’animaux, en mettant l’accent sur la compassion et la solidarité. En repensant nos pratiques, nous pouvons retrouver le sens profond de cette célébration et honorer nos valeurs les plus nobles. C’est ainsi que nous construirons une communauté musulmane harmonieuse et respectueuse, fondée sur la compréhension et la bienveillance.

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